Les fonctions
Fonctions Hydrologiques
• Régulation du cycle de l’eau
– Stockage de l’eau (éponges naturelles) : débordements des cours d’eau + ruissellements : certaines ZH stockent jusqu’à 15000m3 d’eau par hectare
– Redistribue cette eau de manière progressive homogénéisant les débits des cours d’eau
– Rechargement des nappes phréatiques, échanges avec le sol et l’atmosphère
• Alimentation en eau des écosystèmes
– Avoir de l’eau en quasi-permanence et apport de minéraux permettant d’avoir un développement des plantes et d’animaux.
Fonctions physiques et biogéochimiques
– L’eau apporte et dépose de grandes quantités de matières organiques et minérales (sable, limon, nitrates, pesticides, matière organique, etc.), qui vont être soit être stockées, déplacées ou transformées.
– Les végétations (racines) => bloquer la matière donc diminuer l’érosion des sols.
– Les ZH = filtre naturel, pour les particules, la MES, l’azote, le phosphore et le carbone. Ainsi l’eau en sortant de la zone humide est filtrée, épurée (question de temporalité)
Fonctions biologiques
Les zones humides sont des espaces d’une richesse biologique exceptionnelle, lié à la présence de l’eau et des différentes fonctions précédentes.
Ce sont les espaces les plus productifs de la planète. Ils ne représentent qu’une toute petite partie de la surface de la planète (6.4%) pourtant ils sont 2 à 3 fois plus productifs que l’ensemble des forêts (estuaires, marais, champs d’algues, herbiers).
La complexité des milieux, la nature du sol, les variations de présence de l’eau nécessitent de nombreuses adaptations des espèces. Par conséquent on a une diversité écologique importante : inter et intra spécifique.
Les services
« La notion de fonction est également couramment assimilée au service. Le service est pourtant la perception humaine de l’effet et de la résultante de la fonction. Par exemple, la fonction « épuration des eaux » est en réalité le produit et sa perception par la société (le service rendu) de la fonction « rétention des nutriments » »
(Rapin A., et al., 2021)
Service : « bénéfice que les humains obtiennent des écosystèmes directement ou indirectement, pour assurer leur bien-être » (Millenium Ecosystem Assessment 2005)
Services écosystémiques : appréciés par l’évaluation économique des services rendus par les écosystèmes en termes de coût-bénéfice et mêlant à la fois des éléments d’économie, écologie et sociale (Costanza et al. 1997, 2014).
Les services d’approvisionnement
Les zones humides fournissent des produits indispensables à la société tels que :
– L’eau : les zones humides alimentent les nappes et les cours d’eau. Cette eau va être mobilisée pour la consommation d’eau potable et les activités industrielles et agricoles.
– Les matières premières / biens : les ZH fournissent divers produits liés à la grande production de biomasse : bois, roseaux, tourbe, herbage, pâturage, riz, fruits, légumes, poissons, coquillages, etc.
50 à 66% des milieux humides français ont un usage agricole.
2/3 au moins de tous les poissons consommés dans le monde dépendent des milieux humides.
Les services de régulation
Les zones humides nous protègent :
– Épuration de l’eau : les ZH jouent un rôle tampon, capables de purifier l’eau en piégeant ou transformant les éléments (nitrates, phosphates + polluants : Absorbent 16% de l’azote et 30% des MES). Ils jouent un rôle sanitaire important dans la qualité des eaux, notamment de baignade. Les dommages annuels liés à la pollution de l’eau (surcoût du traitement, perte de production, coûts de santé…) sont estimés à plus de 3 milliards d’€.
– Inondations : les ZH jouent un rôle de réservoir naturel, capables de stocker rapidement de grandes quantités d’eau. Ils diminuent ainsi l’intensité des crues. Les zones d’expansion des crues (prairies inondables) se situent à proximité des cours d’eau. La végétation protège les berges et les rives. Les dégâts causés par les inondations en France s’élèvent en moyenne à 265 millions d’€ par an.
– Sécheresses : les ZH soutiennent les débits des cours d’eau en période d’étiage. Ils redistribuent l’eau toute l’année. Les zones humides en bon état restent humides pratiquement toute l’année (pâturage, cultures, mais à nuancer)
– Changement climatique : Les ZH sont les puits de carbone les plus efficaces de la planète (tourbières, mangroves, marais, herbiers marins). Les ZH influent le climat aussi localement par les phénomènes de transpiration des végétaux.
Focus sur les tourbières : les tourbières sont les puits de carbone les plus efficaces de la planète. Elles ne couvrent que 3% de la surface de la planète mais captent 2 fois plus de carbone que l’ensemble des forêts du monde (30%). Si on donnait une valeur au carbone contenu dans le sol des tourbières, un hectare vaudrait environ 150.000€. ATTENTION, les tourbières sont des milieux qui mettent plusieurs décennies voire siècles à se mettre en place. L’accumulation de tourbe est un processus très lent (quelques millimètres par an). Leur dégradation par contre à des répercussions, assèchement des tourbières = minéralisation = relargage du CO2 dans l’atmosphère ? 1ha de tourbière dégradée = 25T de CO2/an.
Les services culturels et sociaux
Les zones humides regorgent de vie :
– Lieu de départ de grandes civilisations : Les estuaires, les deltas et les rivières ont accueilli ports et places commerciales depuis des millénaires. : exemple vallée du Nil
– Lien entre la présence de l’Homme et les zones humides : grandes villes, proximité de l’eau et des zones de production est une richesse/ressource
– Espace de loisirs et de partage : la qualité paysagère des ZH n’est plus à démontrer. L’intérêt des ZH pour les randonnées, les balades du dimanche, la pêche de loisirs, la chasse, certains sports aquatiques, etc.
? Cela génère une activité touristique importante et toute une économie parallèle